TOU BISHVAT BA TNOUA

Romi Morales

Tou Bishvat et la culture de la discussion et du débat

A l’origine, Tou Bishvat est la date que nos sages avaient choisie pour marquer le début de l’année agricole (la «nouvelle année des arbres»). Cette date était très importante car, à l’époque, elle indiquait le moment où les fruits devaient être mis de côté comme une partie de la dîme et ensuite, donnés à ceux qui en avaient le plus besoin. Face à ce défi, deux opinions furent émises: d’une part, l’école de Shamai proposait de commémorer le hag le 1er du mois, tandis que l’école de Hillel, proposait le 15 du mois de Shvat. Après avoir examiné les deux propositions, nos sages ont décidé d’adopter la position de Hillel, qui détermine la date du hag jusqu’ à
aujourd’hui1 .

Nous pouvons en tirer plusieurs leçons en tant que madrihim de Tnouot Noar. D’une part, l’exemple de Hillel et Shamai nous montre à quel point il est important de développer une pensée critique et indépendante au moment d’examiner les dilemmes de la réalité. Nous voyons ici comment la culture de la discussion et du débat enrichit l’analyse et permet une compréhension beaucoup plus profonde de l’environnement dans lequel nous vivons. C’est précisément en raison de l’importance de ces éléments que notre éducation se fonde sur les valeurs du droit au doute, du dialogue et de l’expression personnelle -entre autres-, comme outils, pour que chaque hanih puisse se sentir libre d’exprimer et de défendre ses idées et ses pensées, même lorsque d’autres personnes pensent tout à fait différemment. Les leaders de la Tnoua peuvent également tirer des leçons de nos sages. A partir de cet exemple, nous comprenons qu’au moment de prendre des décisions concernant tous les membres de la Tnoua, nous devons nous concentrer non pas sur des questions d’ego et de pouvoir, mais sur les valeurs, les idéaux et les principes de notre mouvement.

C’est ce qui permettra de s’assurer que ces décisions restent éthiques et cohérentes avec notre organisation éducative, et donc d’inclure l’ensemble de nos Haverim.

Tou Bishvat et Am Israël comme créateur du judaïsme et source de créativité

Comme mentionné plus haut, Tou Bishvat est apparue comme une date que nos sages ont fixée pour marquer le début de l’année agricole. Par la suite, Am Israel décida d’étendre le sens du hag, lui donnant de nouvelles significations, y compris le soin de la nature et l’amour profond pour la Terre d’Israël. Ainsi, Am Israel ajouta aussi de nouvelles coutumes et traditions. Tandis que nos sages de Tzfat ont créé la tradition de faire un «seder» de Tou Bishvat, quelques centaines d’années plus tard, un professeur avec ses enfants donnait naissance à l’une des coutumes les plus typiques de cette fête en Israël: planter des arbres, démontrant une fois de plus la force créatrice et créative d’Am Israel en relation avec notre judaïsme.

En tant que mouvement de jeunesse juif, nous croyons fermement en la capacité de nos madrihim à assurer la continuité et l’enrichissement des traditions, des coutumes et de l’héritage de notre peuple. C’est par la hadraha, un acte éducatif sans égal, que le
madrih se présente comme un lien de valeur dans cette chaîne précieuse et ancienne, plaçant la Tnoua comme plate-forme idéale pour recréer des pratiques juives significatives qui favorisent l’épanouissement de l’identité juive et sioniste de nos Hanihim.

Tou Bishvat: à propos de l’Homme, de l’arbre, de la plantation et de l’éducation.

Dans nos sources, l’Homme est apparenté à l’arbre. Mais pourquoi? Qu’avons-nous en commun? Quels messages pouvons-nous retenir en tant qu’éducateurs de Tnouot Noar?

Pour grandir, l’arbre a besoin de plusieurs éléments indispensables: pour commencer à mûrir, la graine doit être plantée dans un sol fertile, riche en nutriments. Pour se développer, il a aussi besoin d’être arrosé fréquemment et de recevoir la lumière du
soleil. Enfin, il y a ceux qui disent que pour mûrir rayonnants et forts, les arbres ont besoin de suivi, de soins et d’affection.

Si nous garantissons ces conditions, nous verrons comment cette petite graine se transforme jusqu’ à ce qu’elle devienne un arbre fort et sain, prêt à nous donner ses meilleurs fruits.
De la même façon que pour grandir, le Hanih a besoin d’une «terre fertile», c’est-à-dire d’un environnement enrichissant qui lui permette de déployer tout son potentiel. La Tnoua est sans aucun doute un exemple évident de ce genre de contexte: riche en
valeurs, idéaux et principes qui formeront la base du processus de croissance personnelle et collective qui l’accompagnera dès ses premiers pas au Ken et pour le reste de sa vie.

Tout comme l’eau arrose l’arbre, le madrih imprègne le hanih d’expériences formatrices qui lui donneront des outils concrets pour se développer en tant qu'»être humain entier». De même que le soleil brille sur l’arbre, l’exemple personnel de notre madrih, éclaire par ses actions le chemin qu’ils parcourent ensemble, renforce la volonté du hanih de rêver grand et l’encourage à rester à l’avant, toujours, en apportant beaucoup à son environnement par ses actions. Enfin et surtout, dans un monde qui tend à inciter les «liens technologiques» et les «écrans», nous valorisons la particularité et la singularité du lien entre madrih et hanih, où l’affection s’exprime en termes de temps, de dévouement, de jeu, de limites, de contenu, de construction identitaire. En d’autres mots, en termes éducatifs.

Il y a aussi des similitudes dans le fait de planter et d’éduquer. Quiconque décide de planter un arbre assume une tâche qui exige de l’attention, des efforts, du dévouement et des soins. Jusque là, cela ne semble pas être différent des nombreuses autres tâches que nous faisons dans notre vie quotidienne. Cependant, ceux qui décident de planter un arbre sont conscients que leurs efforts ne porteront pas de fruits à court terme et, sachant cela, ils choisissent quand même d’assumer cette responsabilité. Ceux qui décident d’éduquer agissent de la même façon. Dans un monde basé sur le présent, nos madrihim sont ceux qui, avec amour et dévouement, sèment dans le cœur des hanihim les graines nécessaires pour que nos enfants germent une identité juive, sioniste et humaniste-libérale forte et fière.

En tant que Tnouot Noar, nous sommes profondément engagés dans la mission de renforcer les racines de nos hanihim, ainsi, lorsqu’ils «s’ouvriront au monde», il n’y aura pas de tempête pour les déraciner. Nous relevons le défi d’éduquer nos Hanihim, car le fait d’agir de manière responsable en pensant aux générations futures est un acte éthique et moral digne d’être exercé ; il reflète les valeurs les plus honorables de notre peuple et de Tnoua.

Hag Tou bishvat Sameah !!!!!

1 L’école de Shamai proposa de déclarer le début de l’année des arbres le 1er Shvat car il était possible de voir la
floraison des champs dans les plaines, le Shomron et la vallée à cette date. Cependant, Hillel a suggéré d’attendre
le 15 de Shvat parce qu’il pensait que le renouvellement de la nature ne se produisait pas uniformément dans toutes
les parties d’Israël. A son opinion, la floraison des arbres commençait sur la côte, puis dans le Shomron et ensuite
seulement dans les montagnes. Nos sages ont opté pour la proposition de l’école d’Hillel, pour inclure tous les
habitants d’Israël de la même manière.

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