Lettre envoyée par Dvora Epstein, bogeret Hanoar Hatzioni d’Uruguay, avant de tomber au combat pour le Kibboutz Nitzanim pendant la guerre d’indépendance d’Israël.

Mars 1948,

Amis de la Tnoua:

Voici ce que je voulais vous écrire; Maintenant, je vis toutes ces paroles que j’ai chantées à la
Tnoua et que je ne pouvais pas comprendre. Aujourd’hui, ces paroles sont devenues chair et os,
maintenant je comprends leur véritable sens. Chaque chanson, chaque hymne contient tant de
vérités, plus qu’une photo, un article écrit ou des choses de ce genre. L’air que nous respirons ici
est rempli de poudre à canon et bientôt nous entendrons sûrement de très mauvaises nouvelles,
mais aussi de bonnes nouvelles.

Je dis toujours que nous vivons le moment le plus important pour notre peuple. Et si nous parlons
déjà de notre peuple, vous ne croirez pas le nombre de Juifs que j’ai rencontré dans ce pays. Des
Juifs venant des quatre coins du monde. Juifs indiens de l’Hashomer Hatzair, des Havrei Dror de
Donkrak et de Shanghai de l’Hanoar Hatzioni.

Et parmi les engagés, il y a une salade de langues: l’espagnol, le flamand (de Hollande) et bien
d’autres…… Assez pour s’en lécher les babines. Trouver tant de Juifs qui sont si différents des
autres. Vraiment……

Malgré toutes les difficultés, tout le monde devient «fou» à l’approche de Pourim, et ils se préparent
comme si rien d’autre ne devait arriver. Il ne reste plus qu’un mois, tous les enfants pensent déjà à
leurs déguisements et les haverim préparent des cadeaux pour leurs partenaires. Et comment les
couples se sont-ils formés? Nous avons juste laissé le hasard en décider (…) Et surtout, les cadeaux
doivent être faits à la main, il est interdit de donner des objets achetés. Comme vous pouvez le
voir, la vie continue…

Vous me manquez.
Dvora.

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